Gouverner, c’est prévoir

La majorité de gauche qui constitue la commission financière écrit dans son rapport sur les comptes que « tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes ». Quelle blague !

La Ville annonce un bénéfice extraordinaire de 50 millions de francs. Comment peut-elle l’expliquer alors que les rentrées fiscales chutent de 6,5 millions et que les dépenses augmentent ? C’est simple, une dissolution de réserve de 60.7 millions de francs, somme qui était prévue pour renflouer la caisse de retraite prévoyance. ne et qui maintenant ne doit plus figurer sous cette rubrique. Donc pas d’héritage d’une tante d’Amérique, au contraire, le rapport des comptes annonce excédent de charges de près de 15 millions. 

La situation est sérieuse ! Depuis 4 ans, la Ville subit une perte structurelle d’environ 10 millions par année. Jusqu’à présent, elle a toujours pu améliorer ses comptes grâce à la dissolution de réserves, à une réévaluation de son parc immobilier ou grâce à des dividendes extraordinaires des sociétés dont elle est actionnaire. Depuis 4 ans, le groupe PLR, soutenu par la commission financière, tente de faire entendre raison à la Ville en baissant de 2 millions par année ses charges. Rien n’y fait. 10 millions, cela représente les impôts versés par les 14’669 contribuables les moins nantis de notre Ville. Il est impératif que la Ville devienne plus efficiente. Qu’elle prenne enfin le taureau par les cornes et qu’elle freine ses dépenses de fonctionnement. 

10 millions, cela représente les impôts versés par les 14’669 contribuables les moins nantis de notre Ville.

Au niveau fédéral, le PLR se faisait jusqu’à peu régulièrement moquer par la gauche, car nous prônons une gestion financière saine à long terme. Moins de dette, plus d’autofinancement. La crise du COVID a démontré les bienfaits de cette approche. La Suisse, avec son système financier fort, a pu très rapidement agir et investir dans son économie réelle. Notre groupe ne peut pas se satisfaire de demi-mesures et de vagues promesses sur un avenir plus radieux. Nous exigeons des progrès notables dans la gestion des services de la Ville et refusons par conséquent le rapport de gestion et des comptes 2019.

Article paru dans “Vivre la Ville”

Stimulante incertitude

Fin mars, alors que Neuchâtel ressemblait à une ville fantôme, je me déplaçais à pied en direction de l’hôpital de Pourtalès. Le soleil brillait, les oiseaux chantaient à tue-tête. Pas de bruit de véhicules, une seule personne croisée en 20 minutes de marche. Ce moment irréel m’a permis une sorte de contemplation admirative de notre société et de sa réaction au grain de sable qui s’est inséré dans ses rouages. 

Le 29 mars, on ne savait pas combien de temps la crise durerait, ni quel serait le bilan humain qui en résulterait. Le Conseil fédéral avait tiré le frein à main de notre pays, mais personne ne n’imaginait vraiment ni quand ni comment tout cela allait redémarrer. C’est à ce moment-là que je suis passé devant l’œuvre d’André Ramseyer intitulée « Stimulante incertitude ». Un arrêt, un moment de contemplation et plein de nouvelles réflexions qui se bousculent dans ma tête.

“Stimulante Incertitude” d’André Ramseyer

Il faut savoir créer de la plus-value à partir de nos expériences. Cette crise nous a rappelé que la mondialisation à outrance, avec une concentration de la production en Asie nous coûte cher (dans tous les sens) une fois qu’un problème survient là-bas. Un retour à un meilleur équilibre géographique dans la production de nourriture, de matériel de soins, de médicaments et autres produits de première nécessité s’avère primordial. Non seulement d’un point de vue logistique, mais surtout, car cela permet de garder des emplois également chez nous. 

Le confinement a également permis un bond important en avant dans la pratique du télétravail en Suisse. Jusqu’ici réservé à quelques « cas particuliers » dans les entreprises, le travail à domicile s’est montré un instrument efficace. À titre personnel, j’ai beaucoup apprécié ne devoir faire qu’un plein par mois au lieu de chaque semaine, ne plus « perdre » 2h par jour pour me rendre à mon travail, le tout sans grosse baisse de productivité. Certes, le contact avec les collègues me manque, mais le côté convivial s’est vite retrouvé lors des Skypéros du jeudi soir. Des études sont actuellement en cours de réalisation. Elles devront démontrer les conséquences climatiques du télétravail. Ce sera là à mon avis une voie d’innovation à ne pas négliger. 

Finalement, l’impact sur la vie politique s’est également fait ressentir. Au niveau local, le Conseil communal a pris les choses en main. Le législatif ne s’est pas réuni durant plusieurs semaines et faisait plus ou moins confiance à l’exécutif. Une sorte de consensus s’est mis en place. Les partis ne communiquent pas, on ne cherche pas à brouiller un message déjà suffisamment complexe. Du coup, on se met à rêver d’une sorte de « paix des braves » où les partis se concentrent sur l’essentiel ; permettre à chacune et à chacun de retrouver une place dans notre société à la sortie de la crise. De permettre aux PME d’obtenir des conditions qui permettent une relance sans trop de douleur… mais c’est là que le rêve s’arrête. Première séance du Conseil général post-déconfinement et la gauche revient avec ses chevaux de bataille électoralistes : gratuité des transports publics, subventions à gogo et même une interpellation antimilitariste ! La pause est finie, on reprend le jeu là où on l’a laissé le 13 mars. 

Élections communales 2020 : ne pas se tromper d’adversaire !

2020 sera une année à marquer d’une pierre blanche pour la Ville de Neuchâtel et pour ses acteurs politiques. La fusion avec les communes de Corcelles-Cormondrèche, Peseux et Valangin sera effective au 1er janvier de l’année prochaine, mais c’est bien cette année que les nouvelles autorités seront élues et qu’elles devront préparer la stratégie de la troisième commune de Suisse romande.

Le compte à rebours jusqu’au 14 juin a déjà commencé afin de mettre en place une liste de candidates et de candidats PLR motivés à s’investir pour le futur de la nouvelle commune. La campagne s’annonce passionnante. Comment les électeurs se mobiliseront-ils ? Préfèreront-ils des candidats de leurs actuelles communes ou feront-ils leurs choix par rapport aux programmes des partis en lice ? Quelles seront les conséquences du trend écolo-bobo actuel ? Préfèreront-ils Greta à Petra ?

Ce qui est certain, c’est que les places, tant à l’exécutif qu’au législatif seront chères pour le PLR. Actuellement, notre groupe compte 13 conseillères et conseillers généraux, mais malheureusement cela ne représente que le tiers d’un Conseil général dominé par la gauche. En 2016, les Verts-Libéraux avaient fait leur entrée au Conseil général — notamment grâce à un apparentement avec le PLR — réduisant ainsi le nombre de sièges PLR de 15 à 13. Cette année, ils ont encore davantage le vent en poupe et risquent d’augmenter la taille de leur groupe. Cette mode inquiète les états-majors PLR et ces derniers cherchent à trouver des parades contre cette vague verte

À titre personnel, j’estime que les membres actuels du groupe Vert libéraux/PDC poursuivent de nombreux buts analogues à ceux du PLR. Comme nous, ils estiment que l’innovation doit être un moteur du tournant écologique. Ils nous soutiennent régulièrement lorsqu’on doit taper du poing sur la table suite aux hérésies financières de la gauche. Effectivement, nous avons des vues différentes sur la mobilité, le stationnement et certaines taxes, mais ils restent des partenaires efficaces pour le reste. 

Il ne faudra pas se tromper d’adversaire durant les prochaines élections ! C’est la gauche qui prétérite l’avenir de la nouvelle commune de Neuchâtel. C’est contre le parti socialiste et Les verts, deux partis qui se dépassent l’un l’autre par la gauche pour bientôt rejoindre le POP, que nous devons nous battre. Les partis de gauche confondent le filet social — indispensable à notre société, car il pare aux coups durs et prépare une retraite bien méritée — au goutte-à-goutte financier permanent, du berceau à la tombe. Ils font planer sur les finances de la Ville (et du canton) un épais nuage pour l’avenir.

Les électeurs PLR ne doivent pas non plus considérer les candidats des autres communes comme des menaces. Ne tracez pas sur la liste PLR untel qui vient du village d’à-côté, car vous estimez qu’il vaut mieux un voisin socialiste qu’un PLR inconnu. Ces élections sont le premier pas d’une nouvelle grande commune. Et si cette commune veut avoir les moyens de ses ambitions, il faut élire et faire élire en faveur des forces qui incarnent l’innovation, la responsabilité et la liberté. En avant !

Budget 2020 : Un déficit structurel de 10 millions et une dette qui augmente.

Ce n’est pas de gaîté de cœur que le groupe libéral-radical a dû refuser le budget 2020 de la Ville de Neuchâtel, mais trop, c’est trop !

Depuis le début de la législature, le déficit structurel d’une dizaine de millions par année plombe les finances de la Ville. Cette dernière vit au-dessus de ses moyens. Le déficit structurel provient de dépenses trop élevées par rapport aux rentrées d’argent — principalement les impôts. On ne parle pas ici d’investissements, de gros projets, mais uniquement des dépenses courantes d’une collectivité. La Ville de Neuchâtel souffre d’un problème de dépenses et non de recettes.

Afin de masquer ce déficit structurel, la réserve de politique conjoncturelle a été utilisée alors que celle-ci est normalement destinée à pallier des situations ou des crises exceptionnelles. Il s’agit là d’un artifice comptable qui n’est pas acceptable, en ce sens qu’il trompe la population sur la santé financière de la Ville de Neuchâtel !

Finalement, le budget 2020 prévoit également une augmentation de la dette de 40 millions. En effet, la dette de la Ville de Neuchâtel passera de 315 millions à 358 millions. Or, il apparait que la Ville n’a absolument pas, à l’heure actuelle, la capacité d’amortir ces emprunts. Le PLR refuse que la ville s’engage dans un cycle d’endettement sous prétexte de la faible charge des intérêts. La situation actuelle, sans précédent, d’intérêts proches de zéro ou négatifs ne peut être considérée comme durable au-delà des prêts contractés, qui s’étendent sur 5 ou 10 ans. Au-delà, il est irresponsable de faire l’hypothèse que les intérêts resteront aussi bas. Le Conseil communal repousse donc son problème à plus tard, puisque les effets ne se feront sentir qu’après deux ou trois législatures. 

Au vu de la situation, en particulier à l’orée d’une fusion, le groupe libéral-radical ne pouvait pas accepter le budget 2020 tel qu’il a été présenté et cautionner l’endettement d’une Ville qui refuse obstinément de diminuer ses charges et qui est au surplus déficitaire.

(Article paru dans “Vivre la Ville”)

L’heure de la rentrée a sonné

La semaine passée, les préaux se remplissaient bruyamment d’écoliers plus ou moins pressés de découvrir ou de revenir sur les bancs d’école. Les petits s’interrogent, se réjouissent. Certains laissent même échapper une larme en voyant maman ou papa s’éloigner en les laissant à un sort incertain. Les plus grands s’empressent de retrouver les copains, d’échanger leurs souvenirs de vacances et de se demander à quoi va bien pouvoir ressembler l’année avec leurs nouveaux profs. C’est à peu de chose près la scène qui va se répéter le lundi 9 septembre lorsque les membres du Conseil général vont se retrouver après la pause estivale, mais espérons sans lâcher de larmes. 

Notre nouveau prof à nous s’appelle Alexandre Brodard. Il est jeune, dynamique et aura beaucoup de travail cette année pour faire respecter les ordres du jour et réduire la montagne de dossiers qui nous attend. Des plus cruciaux, tels la fusion des communes ou l’épineux serpent de mer des Jeunes-Rives aux plus anodins, telle cette interpellation concernant la transmission d’adresses à un club sportif. 

Car des défis, il y en a pour cette dernière année de législature ! L’ensemble des autorités de la Ville attend avec impatience l’arrêt du Tribunal fédéral concernant le recours contre la fusion de Corcelles-Cormondrèche, Peseux, Valangin et Neuchâtel. Ce rapprochement aura un impact prépondérant sur l’avenir de notre région. Lorsqu’on parle de planification scolaire, sportive, d’infrastructures diverses et variées, la donne change grandement selon la superficie et la population. Avec ou sans fusion, le défi financier reste actuel. Même si la Ville a pu réduire sa dette au cours des dernières années, on est encore loin — très loin même — d’une couverture des charges d’exploitation par des revenus directs. Seules des réévaluations d’actifs (ce que les mauvaises langues appellent des artifices comptables) ont permis d’arriver à un équilibre sur le papier. Notre groupe va donc évidemment continuer à mettre la pression sur le Conseil communal pour qu’il arrive enfin à une maîtrise des charges dans l’ensemble de ses dicastères.

Autre défi de taille, sortir enfin de l’ornière avec le projet d’aménagement des Jeunes-Rives. Le Conseil communal nous promet un rapport pour cet automne. Espérons qu’il propose une approche pragmatique, concrète et financièrement réaliste. La multitude d’avant-projets, études de faisabilité, démarches participatives, analyses diverses et variées a déjà couté bien cher au contribuable sans que l’accessibilité ou la convivialité des lieux soit améliorée. Il est temps de faire les choses simplement et avec discernement. Vous l’aurez compris, en cette rentrée de la 4eannée du Conseil général, les branches principales seront le calcul et la lecture. Notre groupe a révisé durant les vacances et se sent prêt à entamer ces prochains mois avec force, vigueur, regard critique, mais surtout avec l’envie de faire de Neuchâtel une cité où il fait bon vivre ! 

(Texte paru dans le Vivre la Ville du 28 août 2019)