humeur du jour

Un grand merci pour votre confiance

Le 23 mars dernier, vous avez été 10’571 électrices et électeurs à me faire confiance lors des élections cantonales. Grâce à votre soutien, j’ai l’honneur d’avoir été élu député suppléant au Grand Conseil neuchâtelois. Je tiens à vous adresser un merci sincère et chaleureux pour cette marque de confiance.

C’est avec beaucoup de gratitude et de détermination que je me prépare à entrer en fonction dès le 27 mai prochain. Ce mandat, je l’envisage comme une opportunité précieuse de défendre avec engagement les valeurs et les priorités qui m’animent depuis le début de mon parcours politique.

Je suis convaincu que notre canton a besoin d’une politique proche du terrain, à l’écoute des réalités quotidiennes de ses habitantes et habitants. C’est dans cet esprit que je souhaite contribuer aux travaux du Grand Conseil, en portant une attention particulière à deux enjeux majeurs :

Le soutien à la classe moyenne neuchâteloise, d’abord. Trop souvent mise sous pression, cette partie essentielle de notre population mérite une attention accrue. Elle doit pouvoir vivre dignement, assumer les charges du quotidien sans renoncer à ses projets, et retrouver des perspectives stables dans un environnement en constante évolution.

Ensuite, la défense de nos PME, véritables piliers de notre tissu économique. Elles représentent non seulement une source d’emplois et d’innovation, mais aussi un lien vital entre les régions de notre canton. Je souhaite œuvrer pour des conditions-cadres simples et efficaces, permettant à ces entreprises de se développer sereinement et de continuer à jouer pleinement leur rôle.

Je me réjouis de débuter ce mandat avec une volonté claire : mettre mes compétences et mon énergie au service de l’intérêt général, dans un esprit constructif, rigoureux et respectueux du débat démocratique. Je resterai attentif aux préoccupations du terrain, en gardant un lien constant avec celles et ceux qui m’ont accordé leur confiance.

Je vous remercie encore très sincèrement pour votre soutien. Cette élection est le début d’un engagement renouvelé, au service de notre canton et de ses habitants. Je suis prêt à m’y consacrer pleinement.

À très bientôt,

Jérôme Bueche

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J’ai beaucoup de chance d’avoir les parents que j’ai ! Ils se sont donné beaucoup de peine pour essayer de m’éduquer et de me donner la possibilité de choisir ma vie et ma carrière. Ça n’a pas toujours été facile pour eux, mais ils s’en sont bien sortis. C’est grâce à ma maman que je me suis lancé en politique. Elle qui devait lutter dans les années 1980 pour que ses « collègues » masculins du défunt PRD écoutent ce qu’elle avait à dire plutôt que de lui demander d’aller chercher le café[1]. Mon papa, né à la fin de la seconde guerre mondiale dans un milieu très modeste, a cravaché toute sa vie pour améliorer son quotidien puis assurer à sa famille une vie agréable. Mes parents se sont rencontrés sur les bancs d’une école professionnelle. Ils ont obtenu le même diplôme et ont travaillé un temps pour le même employeur, mais bien entendu pour un salaire différent.

Marie-Françoise Bouille et Anne-Isabeau Bueche en 1990
Marie-Françoise Bouille et ma maman en 1990.
Crédit photo : Archives historiques de l’Express

51 années de mariage cette année, ils profitent maintenant de leur retraite à Neuchâtel. Enfin quand je dis qu’ils en profitent, je devrais préciser que je parle davantage des bords du Lac que de leur AVS ! Comme on le sait, les couples mariés reçoivent conjointement 1,5 rente au lieu d’une rente complète chacun. Par contre, au niveau fiscal, c’est bien le barème du couple qui est pris en compte et qui fait grimper la facture. 

À l’heure où le parlement fédéral discute de la prochaine révision de l’AVS, qui comprendrait notamment l’augmentation de l’âge de la retraite pour les femmes et une promesse idyllique de passer la rente de couple de 150 à 155 %, il est à mon sens également urgent d’y réfléchir de manière conjointe avec la problématique de l’imposition individuelle. Actuellement, les couples de retraités mariés sont désavantagés par rapport aux couples non mariés. Ces derniers reçoivent deux rentes pleines et sont taxés avec des barèmes individuels. Un taxateur fiscal me confirmait dernièrement en toute amitié qu’un certain nombre de couples arrivant à la retraite divorçaient pour améliorer leur ordinaire. Certains restent vivre ensemble dans leur logement, les plus chanceux domicilient l’un d’entre eux de manière fictive dans leur résidence secondaire. 

Dans quelle société vivons-nous si nous « forçons » nos aînés à trouver de tels stratagèmes pour pouvoir vivre décemment ? L’équité veut que chaque personne reçoive les prestations qui lui sont dues et paie ses impôts selon ses moyens et non selon son statut marital. Le 28 août 2019, le Conseil fédéral proposait de refuser la motion de Christa Markwalder intitulée « Passage rapide à l’imposition individuelle en Suisse »[2]. Espérons que le Parlement saura soutenir les femmes et les retraités qui souffrent de cette inégalité de traitement. Dans le cas contraire, je me réjouis d’aller récolter des signatures… 


[1] http://www.lexpressarchives.ch/olive/apa/swisssnp_fr/?href=IMP%2F1990%2F06%2F25&page=27&entityId=Ar02702#panel=document

[2] https://www.parlament.ch/fr/ratsbetrieb/suche-curia-vista/geschaeft?AffairId=20193630

Texte paru dans “Libertés Neuchâteloises” du 26 mars 2021

Prestation de serment au Grand Conseil

Prestation de serment au GC
Une prestation de serment masquée en raison du COVID

C’est avec beaucoup d’émotion que j’ai prêté serment au sein du Grand Conseil le mardi 1er septembre. COVID oblige, le masque cache le sourire 😀

Stimulante incertitude

Fin mars, alors que Neuchâtel ressemblait à une ville fantôme, je me déplaçais à pied en direction de l’hôpital de Pourtalès. Le soleil brillait, les oiseaux chantaient à tue-tête. Pas de bruit de véhicules, une seule personne croisée en 20 minutes de marche. Ce moment irréel m’a permis une sorte de contemplation admirative de notre société et de sa réaction au grain de sable qui s’est inséré dans ses rouages. 

Le 29 mars, on ne savait pas combien de temps la crise durerait, ni quel serait le bilan humain qui en résulterait. Le Conseil fédéral avait tiré le frein à main de notre pays, mais personne ne n’imaginait vraiment ni quand ni comment tout cela allait redémarrer. C’est à ce moment-là que je suis passé devant l’œuvre d’André Ramseyer intitulée « Stimulante incertitude ». Un arrêt, un moment de contemplation et plein de nouvelles réflexions qui se bousculent dans ma tête.

“Stimulante Incertitude” d’André Ramseyer

Il faut savoir créer de la plus-value à partir de nos expériences. Cette crise nous a rappelé que la mondialisation à outrance, avec une concentration de la production en Asie nous coûte cher (dans tous les sens) une fois qu’un problème survient là-bas. Un retour à un meilleur équilibre géographique dans la production de nourriture, de matériel de soins, de médicaments et autres produits de première nécessité s’avère primordial. Non seulement d’un point de vue logistique, mais surtout, car cela permet de garder des emplois également chez nous. 

Le confinement a également permis un bond important en avant dans la pratique du télétravail en Suisse. Jusqu’ici réservé à quelques « cas particuliers » dans les entreprises, le travail à domicile s’est montré un instrument efficace. À titre personnel, j’ai beaucoup apprécié ne devoir faire qu’un plein par mois au lieu de chaque semaine, ne plus « perdre » 2h par jour pour me rendre à mon travail, le tout sans grosse baisse de productivité. Certes, le contact avec les collègues me manque, mais le côté convivial s’est vite retrouvé lors des Skypéros du jeudi soir. Des études sont actuellement en cours de réalisation. Elles devront démontrer les conséquences climatiques du télétravail. Ce sera là à mon avis une voie d’innovation à ne pas négliger. 

Finalement, l’impact sur la vie politique s’est également fait ressentir. Au niveau local, le Conseil communal a pris les choses en main. Le législatif ne s’est pas réuni durant plusieurs semaines et faisait plus ou moins confiance à l’exécutif. Une sorte de consensus s’est mis en place. Les partis ne communiquent pas, on ne cherche pas à brouiller un message déjà suffisamment complexe. Du coup, on se met à rêver d’une sorte de « paix des braves » où les partis se concentrent sur l’essentiel ; permettre à chacune et à chacun de retrouver une place dans notre société à la sortie de la crise. De permettre aux PME d’obtenir des conditions qui permettent une relance sans trop de douleur… mais c’est là que le rêve s’arrête. Première séance du Conseil général post-déconfinement et la gauche revient avec ses chevaux de bataille électoralistes : gratuité des transports publics, subventions à gogo et même une interpellation antimilitariste ! La pause est finie, on reprend le jeu là où on l’a laissé le 13 mars. 

L’heure de la rentrée a sonné

La semaine passée, les préaux se remplissaient bruyamment d’écoliers plus ou moins pressés de découvrir ou de revenir sur les bancs d’école. Les petits s’interrogent, se réjouissent. Certains laissent même échapper une larme en voyant maman ou papa s’éloigner en les laissant à un sort incertain. Les plus grands s’empressent de retrouver les copains, d’échanger leurs souvenirs de vacances et de se demander à quoi va bien pouvoir ressembler l’année avec leurs nouveaux profs. C’est à peu de chose près la scène qui va se répéter le lundi 9 septembre lorsque les membres du Conseil général vont se retrouver après la pause estivale, mais espérons sans lâcher de larmes. 

Notre nouveau prof à nous s’appelle Alexandre Brodard. Il est jeune, dynamique et aura beaucoup de travail cette année pour faire respecter les ordres du jour et réduire la montagne de dossiers qui nous attend. Des plus cruciaux, tels la fusion des communes ou l’épineux serpent de mer des Jeunes-Rives aux plus anodins, telle cette interpellation concernant la transmission d’adresses à un club sportif. 

Car des défis, il y en a pour cette dernière année de législature ! L’ensemble des autorités de la Ville attend avec impatience l’arrêt du Tribunal fédéral concernant le recours contre la fusion de Corcelles-Cormondrèche, Peseux, Valangin et Neuchâtel. Ce rapprochement aura un impact prépondérant sur l’avenir de notre région. Lorsqu’on parle de planification scolaire, sportive, d’infrastructures diverses et variées, la donne change grandement selon la superficie et la population. Avec ou sans fusion, le défi financier reste actuel. Même si la Ville a pu réduire sa dette au cours des dernières années, on est encore loin — très loin même — d’une couverture des charges d’exploitation par des revenus directs. Seules des réévaluations d’actifs (ce que les mauvaises langues appellent des artifices comptables) ont permis d’arriver à un équilibre sur le papier. Notre groupe va donc évidemment continuer à mettre la pression sur le Conseil communal pour qu’il arrive enfin à une maîtrise des charges dans l’ensemble de ses dicastères.

Autre défi de taille, sortir enfin de l’ornière avec le projet d’aménagement des Jeunes-Rives. Le Conseil communal nous promet un rapport pour cet automne. Espérons qu’il propose une approche pragmatique, concrète et financièrement réaliste. La multitude d’avant-projets, études de faisabilité, démarches participatives, analyses diverses et variées a déjà couté bien cher au contribuable sans que l’accessibilité ou la convivialité des lieux soit améliorée. Il est temps de faire les choses simplement et avec discernement. Vous l’aurez compris, en cette rentrée de la 4eannée du Conseil général, les branches principales seront le calcul et la lecture. Notre groupe a révisé durant les vacances et se sent prêt à entamer ces prochains mois avec force, vigueur, regard critique, mais surtout avec l’envie de faire de Neuchâtel une cité où il fait bon vivre ! 

(Texte paru dans le Vivre la Ville du 28 août 2019)