Ville de Neuchâtel

Cerf-Volant : les coûts s’envolent

Alors que le vote sur l’aménagement du futur Cerf-Volant aurait dû passer la rampe à l’unanimité et avec ovation, le Conseil général a été obligé de manifester son vif mécontentement lundi 4 février dernier. C’est dommage ! L’accueil parascolaire est pourtant un outil essentiel pour les parents qui travaillent, mais également pour les bambins qui doivent apprendre à socialiser. Socialiser, verbe transitif direct signifiant « Développer les relations sociales entre des personnes ». Or, le Conseil communal ferait bien de s’en inspirer et également d’accroître ce genre de facultés avec les commissions et les groupes du Conseil général. Cela lui aurait certainement permis de transformer efficacement le bâtiment sis rue Guillaume-Farel tout en restant dans le budget et dans les délais.
Comment on est-on arrivé là ? En avril 2018, le Conseil communal présentait un premier rapport sur l’acquisition du bâtiment et sur une demande de crédit d’étude. Ce rapport avait été accepté nettement par l’ensemble des groupes, mais chacun avait été extrêmement clair sur les coûts à venir et la ligne rouge à ne pas dépasser. Nous vous invitons à lire le procès-verbal du 23 avril 2018 pour plus de détails. Le mandat du Conseil général était limpide : Oui, nous voulons une structure d’accueil parascolaire, mais attention, le prix évoqué en 2018 est déjà bien cher, merci de le réduire.
Puis, plus rien ! Silence radio ! Les commissions ne sont pas associées aux travaux. Le 24 janvier dernier, la commission financière reçoit un rapport-ultimatum qui dit en substance : « Voilà le projet, il coûte 30 % de plus que prévu, mais si vous ne l’acceptez pas, on ne va pas pouvoir “caser” les enfants à la rentrée 2020 ». Comme l’a rappelé le rapporteur de la Commission financière, les informations contenues dans le rapport étaient lacunaires. Impossible de calculer un prix de référence, que ce soit par m2 ou par enfant.
Le lundi 4 février à 17 h 34, soit moins de 2 heures avant la séance du Conseil général devant traiter du dossier, le Conseil communal envoie un e-mail contenant quelques chiffres et une comparaison entre le coût supposé du nouveau Cerf-Volant et d’autres établissements équivalents sur la Riviera lémanique notamment. Pas besoin d’avoir fréquenté la très bonne université de Neuchâtel pour comprendre que les conditions à Lancy ou Prangins ne sont pas les mêmes qu’à Serrières. Les membres du Conseil général demandent alors une interruption de séance et obtiennent 15 minutes pour étudier ce nouveau document et préparer leurs questions. Il ne sera malheureusement pas répondu à un certain nombre d’entre elles en plénum, car « elles n’ont pas été transmises en avance ».
Vous le savez, le rapport a finalement été accepté, car il était important pour la Ville et ses habitants d’avoir à disposition cette structure d’accueil. Mais pour bon nombre d’entre nous, c’est avec un couteau sous la gorge que nous avons voté. Le manque de dialogue, d’anticipation et de recherche de solution ont cependant mis à mal ce rapport. La grogne du Conseil général était palpable et nous espérons que le Conseil communal l’a bien ressentie. C’est triste… il s’agit pourtant d’un beau projet et d’une noble cause !

(Article paru dans “Vivre la Ville” du 20 février 2019)

Culture Pub… ou presque !

Lors de sa séance du 29 octobre dernier, le Conseil général a été appelé à traiter d’une motion socialiste demandant l’interdiction de l’affichage publicitaire à vocation commerciale sur le territoire communal.

Et voilà, une interdiction supplémentaire ! Parce que le slogan « Il est interdit d’interdire » largement scandé il y a exactement 50 ans par le même mouvement politique semble avoir été oublié. Reprenons les choses calmement et dans l’ordre. Selon les motionnaires la publicité est mauvaise, et ce pour 3 raisons ; d’abord, elle constitue une « pollution visuelle » dans notre Ville. Ensuite, elle influence négativement les consommateurs, notamment en favorisant l’endettement des jeunes. Finalement, elle « gêne » la mobilité dans les zones piétonnes. Le PS propose donc d’interdire la publicité commerciale, mais reste favorable à la publicité culturelle ou politique.
Toulouse - Place de la Patte d'Oie - 20110115 (1)

La première question que l’on peut donc se poser est la limite entre publicité commerciale ou culturelle. Une affiche pour se prendre 140 décibels à la Case-à-choc serait donc bienvenue, contrairement à celle qui nous propose de manger un carré de choc. Soit, mais que se passera-t-il lorsque le Cirque Knie arrivera en Ville ? Peut-on encore estimer que cette entreprise est un vecteur de culture ou qu’elle suit plutôt un but commercial ? Il serait dommageable de devoir créer une place de « délégué à la publicité sur l’espace communal » grassement rémunérée pour régler ce genre de problèmes.

Concernant la gêne ou la pollution visuelle générée, le groupe PLR estime que nous sommes très loin ici des excès qui, en France notamment, ont suscité des lois antipubs. Il est vrai que toutes les campagnes de publicité ne méritent pas de figurer dans la fameuse émission « Culture Pub ». On peut regretter le manque d’imagination de telle ou telle marque, mais considérer l’ensemble de la publicité commerciale comme une pollution visuelle semble exagéré.

Finalement, insinuer que l’interdiction de l’affichage permettra de réduire le consumérisme ou l’endettement des jeunes fait preuve d’une naïveté coupable. D’une part, la publicité est visible partout. Sur Internet, les réseaux sociaux, dans la presse écrite (même le sérieux Vivre la Ville), à la télévision et dans notre stade fétiche, propriété de la Ville. La tribune C porte le nom d’une entreprise active dans les ressources humaines et un secteur celui d’un opérateur téléphonique. Faudra-t-il les débaptiser et ainsi faire perdre une ressource financière importante pour notre club ? Car oui, la publicité rapporte de l’argent, également à la Ville. Pour être efficace, c’est l’ensemble de la publicité sur tous les supports qui devrait être supprimée. C’est même le but avoué par le représentant de la gauche de la gauche lors de la séance du 29 octobre.

Sous de faux airs de protection du consommateur, cette motion fait preuve d’un autoritarisme rare sous nos latitudes. Les citoyens n’ont pas besoin d’être protégés contre les méchantes marques par une minorité de soi-disant bien-pensants, les citoyens ont besoin d’être informés. À eux de se faire leur propre opinion de manière libre et responsable.

(Article paru dans le Vivre la Ville du 28 novembre 2018)

Prévoir l’informatique du futur

L’informatique est devenue la colonne vertébrale des collectivités publiques. Le Centre électronique de gestion (CEG), comme fournisseur de prestations pour l’ensemble (ou presque) des communes du canton constitue un outil de poids dans notre indépendance numérique. Philosophiquement, il est gênant de perdre un service qui fonctionne bien et qui en plus participe favorablement à nos finances pas toujours exemplaires.
On comprend cependant que de nombreux défis – des investissements lourds à prévoir et des incertitudes fortes liées à certains bénéficiaires de prestations – mènent le Conseil communal à s’interroger sur l’opportunité de conserver l’indépendance de cet outil ou de le mutualiser avec le service cantonal de l’informatique (SIEN).

Le CEG, pionnier en Romandie a fêté ses 50 ans

Le rapprochement entre le CEG et le SIEN se justifie pour plusieurs raisons :
Premièrement, le CEG agit comme fournisseur de prestations informatiques pour la Ville et toutes les autres communes neuchâteloises. Il développe également des systèmes pour HNe, pour les écoles du canton ou pour d’autres communes de Romandie, il est donc de facto un acteur supra-communal.
Deuxièmement, les regroupements de services doivent permettre de mutualiser les investissements coûteux que génère une informatique sûre et de qualité.
Troisièmement, il est important que les données liées aux administrés soient gérées par un acteur public. Par exemple, il est fondamental que le registre d’état-civil reste en mains étatiques.
Finalement, il semble raisonnable de penser qu’un regroupement au niveau régional ou romand soit nécessaire à moyen terme. Posséder une entité forte et efficace nous permettra ainsi de faire valoir nos arguments et de conserver une mainmise et des emplois à Neuchâtel.

Le groupe PLR est satisfait par l’acceptation de ce rapport et remercie chaleureusement le directeur et les employés du CEG pour le bon travail qu’ils ont fourni tout au long de ces dernières années. Nous resterons cependant très vigilants en ce qui concerne les coûts informatiques dans le futur.

(Article paru dans le “Vivre la Ville” du 14.11.2018)

Les assemblées citoyennes, la fausse bonne idée du Conseil communal

Dans son rapport de législature 2018-2021, le Conseil communal revient avec l’idée qu’il avait déjà tentée de faire passer en douce avec le projet de fusion de 2016 : créer des assemblées citoyennes “pour sentir le pouls de la population”. Ces assemblées, auxquelles tous les habitants, y compris ceux qui n’ont pas le droit de vote, pourraient participer. Elles serviraient à débattre « officiellement » des sujets qui préoccupent les citoyens et à transmettre des requêtes et propositions au Conseil général ou au Conseil communal. Bien entendu, les réunions bénéficieront de l’appui des services de la Ville pour la logistique, la préparation, la convocation et la transmission de demandes aux autorités législatives ou exécutives.
En gros, le Conseil communal souhaite rajouter une couche au gâteau complexe de la gouvernance de notre belle ville. Neuchâtel compte pourtant déjà seize associations de quartier, un parlement des jeunes, un Conseil général avec onze commissions. Or que constate-t-on ? Ces dernières années, malgré les nombreuses et réitérées demandes du Conseil général ou de ses commissions, le Conseil communal a pris les fâcheuses habitudes de soit ne pas répondre à satisfaction ou dans les délais aux demandes, soit de s’obstiner à refuser d’intégrer les commissaires en amont des projets importants pour la Ville. Du coup, régulièrement le Conseil général est informé à peine quelques heures avant la presse sur les options du Conseil communal et n’a plus la possibilité d’apporter un peu de « bon sens » dans les projets.
On constate également que les courriers des associations de quartier n’ont pas beaucoup plus d’écho au sein de l’exécutif. À titre d’exemple, lorsque l’Association de quartier de La Coudre, Monruz et Portes-Rouges s’inquiétait des suites de la mise à l’enquête publique d’un nouveau projet immobilier comprenant 286 logements, le Conseil communal n’a pas été pressé de répondre aux questions posées formellement par l’association.

Pourquoi dépenser davantage d’argent pour un « machin » supplémentaire, alors que les outils de démocratie directe fonctionnent ?

Dans une période où la Ville devrait devenir plus efficace, tant pour ses processus que dans sa gestion financière, la mise en place d’assemblées citoyennes semble complètement illogique. Pourquoi dépenser davantage d’argent pour un « machin » supplémentaire, alors que les outils de démocratie directe fonctionnent ? Il est déjà en tout temps possible pour un citoyen d’interpeler une association de quartier, un élu ou un groupe politique pour lui faire part de ses idées. Régulièrement, le groupe PLR du Conseil général rencontre les associations de quartier qui le désirent. S’il le faut, les citoyens peuvent également faire usage des droits de référendum et d’initiative au niveau communal.
Les habitants de la ville méritent d’être entendus par les autorités. Mais que le Conseil communal, qui a été particulièrement sourd ces dernières années, ne tente pas de faire croire que ces nouvelles assemblées amèneront une plus-value aux outils démocratiques. La Ville devrait plutôt mettre à profit les forces vives du Conseil général et impliquer les commissaires dès les premières étapes des projets. Cela coûtera moins cher et sera certainement plus efficace.

(Article paru dans “Vivre la Ville” du 7 février 2018)

Le nouveau règlement communal des finances – un dossier technique qui laisse peu de marge de manœuvre.

À l’heure où la Ville de Neuchâtel annonce un déficit de 4 millions de francs et que le canton annonce lui 74 millions dans le rouge, la tentation de fignoler un règlement communal des finances qui change la donne est forte. Les membres PLR de la commission financière espéraient beaucoup des nombreuses séances prévues pour finaliser ce règlement. Or, gros désespoir, il n’était pas possible de faire changer grand-chose, tant la loi cantonale sur les finances de l’État et des communes (LFinEC) empêche toute velléité progressiste. Pire encore, dans un règlement qui fait la part belle au Conseil communal (notamment en relevant ses compétences financières de 135’000 à 250’000 francs ou en lui attribuant l’ensemble des décisions concernant la gestion du patrimoine financier), ce dernier fait un ultime pied de nez au conseil général en voulant lui interdire de connaître les montants des transactions immobilières pour « préserver le secret des affaires ». Nous comprenons la discrétion nécessaire, mais nous refusons que les commissaires aux finances, assermentés et soumis au secret de fonction, ne puissent pas avoir accès aux chiffres exacts.

Quant à la gestion du patrimoine financier, si les nouvelles dispositions avaient été en vigueur à l’époque, le Conseil communal aurait pu acheter la Villa Perret pour plus de 4 millions sans passer par le Conseil général, il aurait pu vendre « Cité-Joie » sans nous permettre de l’interroger au préalable sur l’implication politique de cette vente. Heureusement, la commission financière a réussi à faire inscrire dans le règlement l’obligation d’informer ladite commission. Même si cette dernière n’a plus le pouvoir de préaviser un achat ou une vente, elle pourra au moins peut-être apporter une vision politique aux décisions de l’exécutif.

Le groupe PLR veut que le dialogue entre l’exécutif et le législatif reste ouvert et constructif. Nous voulons comprendre les motivations du Conseil communal lors de transferts immobiliers, connaître les aspects financiers et politiques qu’ils engendrent et nous espérons vivement que le climat de confiance entre la commission financière et l’exécutif continue à se développer de manière positive.

(texte publié dans le “Vivre la Ville” du 10.05.2017)